CITO n°3 : le nettoyage de la grotte aux meules !

retour des déchets

Le 15 février 2020, nous avions donné rendez-vous à toutes les personnes de bonne volonté pour réaliser ce chantier prévu depuis longtemps mais plusieurs fois reporté. Forts d’une cinquantaines de personnes, nous ne furent pas trop nombreux pour évacuer les importantes quantités de déchets accumulés dans la grotte par son dernier occupant. Pour l’occasion, des géocacheurs s’étaient joints à nous dans le cadre de l’initiative CITO (« Cache In Trash Out » que l’on peut traduire par « Caches en places, Déchets évacués« ).

Le résultat est au-delà de toutes les espérances !! Merci mille fois à tous les bénévoles !

La redécouverte du canal de la combe des Croilles

En contrebas du village, au fond de la combe des Croilles, se cache un magnifique ouvrage hydraulique longtemps oublié. Beaucoup de Bollénois, pourtant familiers des lieux, en ignoraient l’existence. Pourtant, grâce à la mémoire indéfectible de Jean MAUPEU, nous avions pu repérer, dissimulés sous le lierre et la salsepareille, les restes de canaux, de bassins et de plusieurs tunnels bien conservés.

Le cadastre « napoléonien » de 1826 montre bien cet aménagement. Le repérage sur le terrain correspond tout à fait au plan levé au XIXè siècle.

Extrait du plan cadastral de Bollène. Section B dite des Barris, feuille 3 , 1826. Archives départementales de Vaucluse. (Le canal a été repassé en bleu pour plus de lisibilité).

Pour la deuxième année consécutive, l’association a organisé un chantier en partenariat avec l’association ADP Junior qui propose des colonies de vacances pour les jeunes du département du Nord. Entre le 27 juillet et le 5 août 2019, les jeunes de la commune d’Avesnes-les-Aubert, ont ainsi remis au jour une partie du canal de la combe ainsi qu’un ensemble de restanques remarquable.

Description des aménagements

Le canal est installé dans le fond de la combe des Croilles (le thalweg) à l’endroit où convergent les eaux de ruissellement. Il débute en contrebas de la route d’accès au village et descend jusqu’au vieux chêne de Saint-Pierre. Les témoignages indiquent qu’un écoulement permanent existait dans sa partie basse jusque dans les années 1960 au moins, puisque certains se souviennent y avoir pêché. Aujourd’hui, l’écoulement a cessé. C’est dans la partie amont que nos travaux ont commencé. C’est la zone où la pente est la plus forte et où l’écoulement devait donc être le plus fort pendant les orages. C’est pourquoi elle a fait l’objet d’aménagements particuliers :

_ Deux tunnels d’une vingtaine de mètres chacun. Le tunnel amont est le plus long, il a reçu deux regards aménagés au pied des restanques qu’il traverse.

_ Un massif de pierres au débouché du deuxième tunnel est construit pour détourner le flux d’eau vers la droite à 90° et ainsi le ralentir. Il s’agissait probablement d’éviter la formation d’une ravine en aval.

_ Plus bas, dans les partie où la pente est plus faible, le plan cadastral montre l’existence d’au moins un bassin (deux autres sont mentionnés par Jean Maupeu). Il était pourvu de vannes et devait permettre la décantation des eaux de ruissellement chargées en sable.

En blanc le chemin actuel, les carrés noirs montrent l’emplacement approximatif des regards.

Datation et hypothèses de fonctionnement

L’ensemble des ouvrages est construit en utilisant la technique de la pierre sèche, comme les restanques et la borie qui se trouvent dans les environs. Aucune trace de mortier n’a été observée, ni dans les murs ni dans les voûtes. Le fond du canal est constitué du rocher naturel qui a été creusé pour présenter une pente régulière. Le parois ne reçoivent aucun dispositif d’étanchéité. Des blocs de taille hétérogène sont utilisés. Ils proviennent tous des carrières de calcaire local. Ils sont généralement grossièrement équarris. Leur taille varie d’un vingtaine à près de soixante-dix centimètres de longueur. On remarque que les blocs les plus gros ont été utilisés autour des ouvertures des tunnels.

La technique de construction observée rattache cet aménagement à l’architecture vernaculaire provençale, dont l’usage se développe entre le XVIIe et le XIXe siècle. Le cadastre nous indique que ces aménagements sont antérieurs à 1826. On sait par ailleurs que la population du village a atteint son maximum dans les années 1750, au moment de la remise en exploitation des carrières du Chameau. On peut raisonnablement supposer que cet aménagement est contemporain de cette époque, les carrières ayant pu fournir une bonne partie des pierres. Il a nécessité un travail collectif important de la part des villageois, soucieux de préserver les terrasses de culture située en contrebas du village qui étaient les plus fertiles, bénéficiant de l’exposition au sud et de la présence d’eau. Le savoir-faire des carriers a été fort utile pour bâtir l’ouvrage.

Il reste que la fonction exacte de cet ouvrage nous échappe. Il est certain que dans la partie amont l’écoulement des eaux ne devait pas être permanent. Aucune trace de sédimentation n’existe, et ni les parois perméables, ni la pente forte n’auraient permis de stocker l’eau. Il n’existe pas non plus de traces de vannes dans cette portion du canal. Pour autant, un écoulement existait bien en amont. La tradition orale garde en effet le souvenir d’une source au fond de la combe, à laquelle les habitants du village envoyaient parfois les enfants chercher de l’eau (source: Jean MAUPEU et Robert BOUCHON). Nous n’avons pas, pour le moment, réussi à la localiser. Le débit de la source devait être modeste en temps normal, mais le canal a une section importante (environ 1,2m de large pour 1m de hauteur pour le tunnel amont). Nous supposons donc qu’il a été conçu pour évacuer les eaux de ruissellement de surface et pour recueillir les eaux qui s’infiltraient à travers les terrasses et s’écoulaient par les parois des restanques pendant les fortes pluies.

A suivre…

Guillaume RAFFIN

Le village de Barry : un site qui se détruit un peu plus chaque jour

Photos du 28 novembre 2018 qui concernent uniquement le chemin du village : nous ne sommes pas allé voir ailleurs.

Forts dégâts après les pluies. Barry est un site vulnérable, très sensible, particulièrement à l’eau. Elle transforme souvent  les chemins en véritables torrents et fragilise dangereusement les constructions déjà en très grandes difficultés.

Aucun entretien de sauvegarde n’est fait qui permettrait d’anticiper et d’en atténuer les dégâts. Entretien que nous demandons avec insistance et en étant prêts à y participer.

Les lourds engins utilisés pour le déboisement ont peut-être aussi fragilisé le chemin.

Le temps presse…

1er « CITO » à Barry organisé par Barry-Aeria

Le dimanche 16 septembre 2018, par une belle journée, nous avions convié les valeureux géocacheurs de la région à nous donner un petit coup de main pour embellir les environs de la fontaine du Planas. Dans le jargon de ces randonneurs chasseurs de trésor, un CITO (en anglais « cache in trash out » «  pose des caches et chasse aux déchets ») est une rencontre dans laquelle les volontaires participent à la mise en valeur d’un lieu fréquenté par les amateurs de Geocaching. Comme il y a beaucoup de cache sur le massif de Barry, le site était tout indiqué.

 

Nous avons donc organisé le travail en deux équipes. L’une s’est occupée de débroussailler les abords du captage de la fontaine. La très belle restanque qui surplombe nos travaux a un peu retrouvé de son éclat. Nous pourrons poursuivre nos explorations dans le secteur avec l’espoir de voir la source couler à nouveau.

L’autre équipe, un peu plus nombreuse, a poursuivi le dégagement du chemin charretier situé au dessus. Se sont maintenant près de 50 de chemins qui ont été débarrassés des buissons et autres arbustes qui les encombraient et les avaient fait pratiquement disparaître.

L’après-midi s’est terminé par un goûter qui a récompensé les valeureux volontaires et a nourri des discussions passionnées. Ils sont repartis contents et prêts à revenir l’année prochaine. A bientôt !

En bonus, deux petites vidéos ont été réalisées pour les enfants d’Avesnes-les-Auberts.

Le Loto du patrimoine de Stéphane Bern

Ce n’est plus une rumeur, le village de Barry a été sélectionné et fait partie des 250 chefs d’oeuvres en péril retenus par la mission Bern.
Nous avons agi, mais nous sommes restés silencieux sur notre site « Barry-Aeria.fr » et il est temps de rompre le silence pour deux raisons :

A) Notre intervention a déclenché un véritable « raz de marée médiatique » pour reprendre l’expression de certains journalistes…

B) Le loto est ouvert, nous ne saurions trop vous recommander de jouer pour la bonne cause et de gratter les tickets « Mission Patrimoine » !

Un hebdomadaire régional sur son site « ledauphiné.com » en date du 29/03/2018, résume les faits :

« A Bollène, le village troglodytique de Barry va bénéficier du loto du patrimoine lancé par Stéphane BERN.

(Voir le texte ci-dessous : le Dauphiné)
Une bonne nouvelle que l’on doit à la démarche de l’association Barry-Aeria qui avait constitué un gros dossier sur ce site qu’elle chérit tant.»

Le dossier est adressé au Palais de l’Elysée à l’attention de Mr Bern…

La lettre

Les photos

Deux documents annexes

Après la réception du courrier

Les échanges téléphoniques avec la « Mission Patrimoine S. BERN »

Le 19 février, appel de Mme Vaton collaboratrice de Mr S. Bern…. « C’est le type de dossier que nous attendions »

Suite de cet entretien d’une dizaine de minutes, Mme Vaton signifie au président de Barry – Aeria :

– Mr Mermet de la Fondation du Patrimoine, qui a en charge la constitution du dossier pour la commission des sites à sélectionner, vous appellera dans la journée…

Le 19 et 20 février : échanges d’appels téléphoniques avec Mr Mermet, il en résulte : une étude de faisabilité et de coût concernant la restauration de Barry doit être fournie pour le vendredi suivant, pour un examen approfondi en vue de sa présentation à la commission de sélection…

En accord, Gérard Dumarcher Vice-président et C. Dalmas Président, préviennent immédiatement Mr C. Raoux 1er Adjoint, délégué au Patrimoine de la ville…

Le 21 février, suite à un entretien téléphonique avec Mr Mermet et Mr Raoux, ce dernier reçoit dans la journée et par messagerie, le dossier à remplir pour présentation à la commission des sites à sélectionner.

Le service du Patrimoine (Mme Georgette Simon), avec diligence et célérité complète le dossier et le transmet dans les temps !

Le 24 février, Mr Mermet confirme à C. Dalmas que le dossier de Barry est complet pour sa présentation à la 1re commission de sélection…

Le dossier de Barry est sélectionné, mais n’est pas prioritaire pour 2018 ; une autorisation décisive est encore en attente, celle de la levée des arrêtés municipaux par le ministère concerné ; autorisation ne pouvant être obtenue que dans le courant du mois de septembre.

Dès lors, la Mairie, « maître d’œuvre », détiendra la liberté d’action pour agir et poursuivre les travaux sur le site.

Sur ce dossier « réussi » Barry-Aeria et le Service municipal du Patrimoine ont agi en partenaires ; espérons, que suivront d’autres actions communes pour l’intérêt de Barry…

Par son intervention relayée par les médias, Barry-Aeria a révélé au grand public, administrations et mécènes la sauvegarde pressante du village de Barry.