L’automne

Cette saison à Barry est fantastique. En effet les arbres se parent de leurs belles couleurs chaudes. Les jaunes, les oranges, les rouges et les marrons, ponctués des différents verts des chênes verts et conifères.
Les journées sont souvent très belles, avec cette lumière solaire qui réchauffe le corps, l’esprit et l’âme.

C’est le moment des champignons, avec les girolles, les grisets, les pieds de mouton et les sanguins. Un peu plus tard dans la saison, à la fin de l’automne ou au début de l’hiver, viendront les chanterelles. Alors j’irai aux champignons avec mon fils et on mangera un hachis Parmentier aux chanterelles…. QUEL RÉGAL j’en salive rien que d’y penser.

On est dans la saison des amours pour les mantes religieuses (Mantis religiosa ), et il n’est pas rare d’en croiser à cette époque de l’année. En effet elles se font la cour, puis cherchent un endroit où pondre leurs œufs, pour enfin, mourir. Au printemps naîtra leur progéniture et ainsi continuera le cycle de vie des mantes religieuses.

On peut apercevoir aussi de petits démons qui se cachent parmi la végétation séchée par le soleil de l’été. Ce sont des empuses pennées (Empusa pennata). C’est à la sortie de l’été que naissent ces petits diablotins. Puis au printemps viendra le temps de se reproduire, de pondre leurs œufs, pour une nouvelle génération, et de mourir.

C’est aussi le moment où l’on peut voir les rosettes de feuilles des orchidées sauvages, pour mieux les voir, en fleur, au printemps. En effet, lorsque les orchidées fleurissent, la rosette de feuilles disparaît. Il est donc difficile de voir les fleurs parmi la végétation luxuriante du printemps, si l’on n’a pas repéré ces rosettes, l’automne d’avant, quand la végétation est rase.


Et puis il y a les petits trésors que l’on peut dénicher avec les enfants, pour préparer ce merveilleux instant, qui arrive à pas de velours… NOËL!
Les pommes de pin tombées fraîchement de l’arbre, que l’on peindra et saupoudrera de paillettes, et qui, ainsi, brilleront dans la crèche provençale.
Les feuilles de couleurs différentes, que l’on fera sécher dans les livres bien à plat, pour ensuite les coller sur une feuille blanche et ainsi faire de beaux tableaux automnaux.
Et les grappes de fruits rouges de la salsepareille (Smilax aspera), la plante des schtroumpfs, pour mettre dans la couronne de Noël.
Enfin laissez éclater votre imagination pour faire votre décoration de Noël, qui ,à coup sûr, sera réussie, puisque c’est vous, qui l’aurez faite.

Voilà les petits plaisirs de cette belle saison, que j’adore partager avec les personnes que j’aime et qui j’espère vous donneront envie de faire de même.

Stéphanie POUPIN

La chapelle Saint-Ferréol à Bollène

Dédiée à St Ferréol de Vienne, cette chapelle est située au sud-est du massif de Barry, sur la route (D.859) de St Restitut (26) aux abords du château de la Croix Chabrières et du manoir de St Ferréol dans le quartier du même nom, lieu-dit précédemment désigné Chabrières (territoire de l’ancien fief médiéval).
Sa restauration baroque en fin du XIXe siècle, cache par sa toiture en tuiles mécaniques de Marseille et sa silhouette extérieure, sa grande ancienneté.
Remaniée à différentes époques, la base de ses murs et la structure du bâti font apparaître que sa construction date de la période du Moyen Âge central, du Xe au XIIe siècle (*1)…

Histoire de la chapelle

Pendant l’Antiquité, les Romains investissent la région, grands bâtisseurs, ils créent des localités avec habitations, fermes, emplacements de défense (castrum), lieux de spectacles (arènes, théâtres), de culte (temples), des routes (ex : via Agrippa) etc.
Pendant la "Pax Romana", dans la plaine fertile du Lauzon de St Ferréol à St Pierre de Sénos et riveraine de la via Agrippa, s’implantent des exploitations agricoles : villae Gallo-romaines, dont il subsiste d’infimes stigmates… (*3)
Au Moyen-Âge, la plupart des emplacements des édifices Gallo-romains sont réutilisés pour établir des châteaux forts, églises, etc. La chapelle de St Ferréol est érigée vers cette époque et probablement sur les ruines d’un ancien temple Gallo-romain, de même pour le fortin de Chabrières sentinelle dominant la plaine du Lauzon, sur celles d’un castrum
Du XIVe au XVIIIe siècle, le quartier de St Ferréol (ou de Chabrières) se compose, outre les fermes de la plaine du Lauzon, d’un ensemble d’habitats troglodytiques dans la falaise rocheuse au pied du fort, et à l’est de celui-ci sur le plateau, un petit hameau médiéval (*4).
La chapelle (ou église ?) de St Ferréol et son cimetière contigu (*5) offrent un lieu de culte et un lien social pour ses riverains.
Devenue "Bien national" à la révolution, le baron Pierre Joseph Henry de Granet-Lacroix de Chabrières la rachète en 1813, la restaure et la remanie, lui donnant son aspect actuel (*6).
En 1860, après la mort de son fils cadet, le valeureux Colonel de Chabrières, ses frères aîné et puîné réaménagent le cimetière, pour y recueillir sa dépouille.
En 1865, le baron Alexandre François Henry de Granet-Lacroix de Chabrières, fait donation sous conditions à l’hospice de Bollène de la chapelle de St Ferréol (*7).
Dans le petit cimetière attenant à la chapelle reposent les trois derniers descendants de la famille de Granet-Lacroix de Chabrières.
Chaque année le 4 juin, les légionnaires du 2e Régiment Étranger de la caserne Chabrières de Nîmes, honorent dans le petit cimetière de St Ferréol, la mémoire du valeureux Colonel Louis Marie Henri de Granet-Lacroix de Chabrières : premier chef de corps de leur régiment, Commandeur de la Légion d’honneur, mort héroïquement au combat à Magenta le 4 juin 1859.
La chapelle de St Ferréol ne semble pas avoir attiré l’attention des photographes et éditeurs de cartes postales du XXe siècle, pourtant elle possède un certain charme et une histoire associée au passé de son quartier.

Claude Dalmas, novembre2017

La légende de Saint-Ferréol

Ferréol est né à Vienne, vers le milieu du IIIe siècle. Ses parents qui étaient nobles et chrétiens, élevèrent Ferréol dans la religion chrétienne et le destinèrent à occuper des postes importants dans l’administration de l’Empire romain. Il embrassa la carrière militaire. Guerrier intrépide, il se signala par sa bravoure qui fut distinguée assez rapidement et fut élevé au grade de Tribun ce qui correspond à notre actuel grade de Colonel.
Ferréol se fit remarquer aussi par son attachement à la religion du Christ et par son zèle à la défendre et la propager. Chaque jour il instruisait ses compagnons d’armes à cette doctrine. Ce prosélytisme déplaisait à ses chefs, d’autant que l’empereur Dioclétien avait décrété l’éradication de cette nouvelle religion ; partout sur le sol de la Gaule les chrétiens étaient mis à mort. La persécution sévissait aussi dans l’armée, toute la légion Thébaine au pied du Mont Cenis fut massacrée, car elle refusait de célébrer les dieux de l’Empire.
Crispinus, alors gouverneur de Vienne, entreprit d’amener Ferréol et Julien son ami intime et compagnon d’arme, à abjurer le christianisme.
Ferréol ne céda pas, il fut emprisonné pour avoir facilité la désertion de son ami. Capturé, Julien est décapité en Auvergne. Le corps de Julien (St Julien) fut inhumé à Brioude (43) et sur sa tombe se produisirent de nombreux miracles (Basilique de St julien de Brioude)… Ferréol s’évada et traversa le Rhône à la nage. Repris, il est ramené à Vienne et mis à mort vers l’an 304.
Deux siècles plus tard, en 473, Saint Mamer évêque de Vienne transféra les restes de Ferréol dans une église nouvellement construite : à l’ouverture de sa sépulture, apparut le corps du Tribun plus une tête ; celle de son ami Julien…
Cette découverte eut un retentissement considérable, la popularité de St Ferréol se répandit et s’amplifia ensuite, par la distribution de reliques…
Au haut Moyen Âge, le culte de Saint Ferréol se propagea rapidement dans le sud de l’ancienne Gaule Narbonnaise : Dauphiné, Provence et pays d’Oc. À la paix religieuse de l’empereur Constantin, de nombreux pèlerins venaient à Vienne pour se recueillir sur la tombe du saint… (*2).

NOTES :

***** (*1) Le Moyen Âge est une période de l’histoire du Vᵉ siècle au XVᵉ siècle, qui débuta après le déclin de l’Empire romain d’Occident…
(*2) Source : Connaissance et Sauvegarde des Oratoires. Lieu de culte de St Ferréol : Église primitive et cloître de Saint-Romain-en-Gal 69.
(*3) Source : traces de villaé (Archéologie : Jung : Morphogénèse/la centurie d’Orange. P. Boise : Agglomérations Gallo-romaines..).
(*4) Quelques traces du hameau médiéval restent visibles parmi la végétation de chênes verts.
(*5) Le cimetière primitif a disparu, il était situé au sud de la chapelle au bas de la terrasse d’accueil. (Témoignage des propriétaires exploitants le terrain qui lors de labourages découvraient de nombreux fragments osseux, de tessons d’argile cuite et de maçonnerie).
(*6). Le baron de Chabrières achète plusieurs lots entre 1872 et 1874 dont : St Ferréol et son ancien cimetière, N.D. de la Pitié avec son cimetière, N.D du Pont (à demi avec Bonnot) et divers biens. (Source : Bollène des origines au XIXe siècle de Marianne Bignan).
(*7) Donation à condition : que l’hospice entretienne la chapelle et le cimetière, qu’une messe soit dite chaque dimanche et que des messes soient célébrées pour les ancêtres du donateur. Elle contient : la chapelle, une vigne et des terrains labourables d’une surface d’environ 1 hectare, une somme de 7 000 F (or) et 3 peintures à l’huile représentant le portrait de chacun des frères de Granet (Probablement peintes par les amis très proches du donateur et témoins de son dernier souffle : Auguste Martin peintre et sculpteur puis Etienne-Antoine Parrocel peintre, écrivain et critique d’art). Source : Archives municipales.